Questions-Réponses

Après l’hydraulique, l’éolien terrestre est l’énergie renouvelable (EnR) qui a connu la baisse de coûts la plus précoce et, par conséquent, le plus fort développement jusque récemment. En 2020, l’éolien terrestre a représenté près de 60 % des mises en service d’EDF Renouvelables.

En ligne avec le marché, EDF Renouvelables voit son portefeuille de projets se rééquilibrer vers plus de solaire et d’éolien en mer. Cependant, l’éolien terrestre demeure un atout incontournable du Groupe pour atteindre les objectifs de Cap 2030. D’ici 2024, le Groupe a prévu de mettre en service 10 GW nets d’EnR supplémentaires dont 60 % de solaire, 32 % d’éolien terrestre, et 8 % d’éolien en mer. Par ailleurs, les premiers parcs éoliens terrestres commencent à atteindre leur limite d’âge et peuvent être déconstruits pour être remplacés par des technologies plus récentes permettant notamment d’augmenter la production. On appelle cela le « repowering ». Le « repowering » constitue un axe de développement important de l’éolien terrestre dans l’Hexagone.

Atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 en France et en Europe nécessite, en plus de la décarbonation des transports, de l’industrie et des bâtiments, de réduire la part des énergies fossiles dans le mix de production électrique français, celui-ci représentant environ 5 % des émissions de CO2 en France. Pour ce faire, la feuille de route énergétique française vise à augmenter la part de l’électricité décarbonée dans le mix énergétique. Elle fixe à 50 % la part du nucléaire dans le mix électrique du pays à l’horizon 2035 et prévoit de doubler les capacités renouvelables installées dans l’Hexagone. Ainsi, la consommation d’électricité est amenée à augmenter significativement ces 30 prochaines années, en raison notamment des transferts d’usages dans différents secteurs (véhicules électriques dans le transport par exemple), et ce, même dans le cas d’une meilleure maîtrise de la consommation d’électricité. Cette croissance importante appelle la construction de nouveaux moyens de production nucléaire et renouvelables, indépendamment de la fermeture des moyens les plus anciens à l’issue de leur durée de fonctionnement. Les énergies renouvelables non pilotables (éolien et solaire), ainsi que l’hydraulique et le nucléaire, présentent toutes l’avantage d’être des énergies bas carbone. Elles sont complémentaires : les centrales nucléaires et hydrauliques existantes assurent une production électrique à la fois constante et flexible permettant, grâce à leur manœuvrabilité, de pallier l’intermittence des autres renouvelables. Les centrales nucléaires et hydrauliques sont ainsi capables de réduire leur production pour permettre à l’éolien et au solaire de fonctionner pleinement quand le vent souffle et/ou que le soleil brille. Inversement, elles peuvent augmenter très rapidement leur production en cas d’une moindre production éolienne et/ou solaire. Alors que le nucléaire et l’hydraulique ont atteint la maturité industrielle et que les sites les plus propices à accueillir de telles installations ont été équipés très tôt dans l’histoire électrique du pays, il reste un large potentiel à développer en éolien et solaire pour augmenter la production à plus long terme. La majorité du temps, l’éolien français se substitue à de la production d’électricité à base de charbon ou de gaz, français ou allemand, contribuant à limiter l’utilisation des énergies fossiles et à améliorer ainsi le bilan carbone de la France ou de l’Europe. C’est en recourant à toutes les solutions de production d’électricité bas carbone et en bénéficiant de leurs complémentarités que nous serons en mesure de répondre à la demande croissante en électricité et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Un mix 100 % éolien serait impossible et personne ne l’envisage. Pour autant, les éoliennes n’ont pas besoin de centrales au charbon pour fonctionner. Au contraire, leur développement contribue à réduire la part des énergies fossiles, émettrices de CO2 dans les mix électriques. Du fait de leur intermittence, les éoliennes nécessitent en revanche d’être associées à des moyens de production pilotables tels que le nucléaire et l’hydraulique en France, ou encore le gaz pour les pays ne bénéficiant pas de ces moyens de production. Avec son mix de production électrique diversifié, bas carbone et compétitif, la France dispose ainsi d’un atout significatif. La majorité du temps, l’éolien français se substitue à la production d’électricité à base de charbon ou de gaz, français ou allemand.

Un projet éolien terrestre met en moyenne 5 à 7 ans pour être mené à bien. Dans le cadre de sa phase de développement, de nombreux acteurs du territoire sont consultés :

o les élus (notamment les maires et conseillers municipaux) du projet et des communes environnantes ;

o les Communautés de communes / départements / régions ;

o les services de l’État : Direction régionale de l‘environnement, de l‘aménagement et du logement (DREAL), Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM), préfectures et sous-préfectures ;

o les représentants du monde socio-économique (Chambre d’agriculture, Chambre de commerce et d‘industrie, etc.) ;

o les riverains, propriétaires fonciers et exploitants agricoles ;

o les associations ou fédérations locales (bâtiment, chasse, randonnée, etc.) ;

o les associations de protection de l’environnement : Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), France nature environnement (FNE), etc.

Cette phase de développement se déroule en 5 grandes étapes :

  1. La prospection et les études de faisabilité permettant de définir précisément le projet
  2. La concertation
  3. Les demandes d’autorisations et l’enquête publique
  4. La candidature à l’appel d’offres de la CRE3 pour définir du prix de vente de l’électricité produite
  5. La construction et la mise en service

La concertation se déroule dans le respect des principes du débat public (transparence, argumentation, équivalence de traitement). Après le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, une consultation sur le projet définitif est effectuée via l’enquête publique. Tous les riverains des communes situées dans un rayon de 6 km autour de la zone du projet de parc éolien sont alors invités à s’exprimer.

Les autorisations nécessaires à l’implantation d’un parc éolien sont délivrées par le préfet qui prend en compte le dossier incluant les études (dont l’étude d’impact), les avis des élus locaux, et les accords et avis notamment de l’Aviation civile, de Météo France, et du ministère de la défense. Le préfet est aussi très attentif à l’avis exprimé par le public d’abord au cours de la concertation, puis à l’occasion de l’enquête publique.

Le process étant encadré par la loi, les projets peuvent faire l’objet de recours par voie juridique.

L’éolien mobilise de nombreux emplois en France et a fortiori en Europe. Fin 2019, la filière éolienne (terrestre et en mer) représentait plus de 20 000 emplois directs et indirects dans plus de 1 000 entreprises en France (+ 11 % par rapport à 2018 et + 27 % depuis 2016). Près de la moitié sont des emplois industriels liés à la fabrication des composants et à l’assemblage des éoliennes. Des emplois sont créés aussi dans le développement de projet et les études, ainsi que dans des métiers pérennes et locaux liés à l’exploitation et la maintenance des parcs. Rappelons que la PPE vise un développement de l’éolien terrestre de plus de 2 GW par an pour les sept années à venir. La filière éolienne constitue, en outre, un relai de croissance pour des entreprises actives dans d’autres secteurs industriels (chaudronnerie, mécanosoudure, forge, fonderie, composites, électrotechnique, etc.).

La lutte contre le changement climatique est indispensable pour préserver la biodiversité. Comme tous les moyens de production d’électricité, l’éolien peut avoir un impact défavorable sur la biodiversité. C’est pourquoi les producteurs d’éoliennes évitent les zones les plus sensibles et surtout, réduisent au maximum l’impact de leurs installations et cherchent le cas échéant à le compenser par exemple en restaurant ou développant les habitats naturels voisins. Dès la phase d’avant-projet des parcs éoliens, EDF Renouvelables, consciente des cet enjeu, travaille avec les associations environnementales indépendantes, notamment la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et la Société française d’étude et de protection des mammifères (SFEPM), afin d’étudier la sensibilité environnementale de la zone d’implantation envisagée. A titre d’exemple, des études sont réalisées pour identifier les espèces d’oiseaux et de chauves-souris présentes et analyser leur comportement. Les résultats des études menées permettent de définir la zone d’implantation des parcs et la meilleure disposition des éoliennes. Par ailleurs, l’implantation d’éoliennes se fait la plupart du temps hors des couloirs de migration ou des zones sensibles pour les oiseaux nicheurs (zones de nidification,…). Ainsi, si un parc éolien est autorisé, c’est que son impact sur la biodiversité a été jugé acceptable par des organismes externes et indépendants et qu’il ne met pas en danger la conservation d’espèces. En outre, afin d’assurer une intégration environnementale de qualité des parcs éoliens français, les associations professionnelles, la LPO, l’ADEME, ainsi que le Ministère de la transition écologique (MTE) ont mis en place le Programme national éolien-biodiversité il y a maintenant plus de 10 ans. Un suivi environnemental des zones d’implantation (dont le protocole a été élaboré par le MTE en lien avec la LPO, la SFEPM et la profession éolienne) est conduit pendant les trois premières années de fonctionnement des parcs éoliens terrestres, puis tous les dix ans.

Les éoliennes émettent un bruit de fond dû à des vibrations mécaniques entre les composants de l’éolienne et au souffle du vent dans les pales. À 500 mètres de distance, ce vent est en-dessous de 35 décibels, ce qui est inférieur au bruit d’une conversation à voix basse. Si les mesures sonores sont au-dessus de la réglementation, il est possible de recourir à la limitation de la vitesse des éoliennes en accord avec les services préfectoraux pour réduire la nuisance. Ce plan de bridage consiste à limiter la vitesse de rotation des pales. Grâce aux progrès techniques constants, inspiré notamment de la forme des ailes d’oiseaux, les turbines sont de moins de moins bruyantes.